Haute-Isle (282 h.)

Eglise Notre Dame de l'Assomption ( fête le 15 août )
Route de Vétheuil (GPS : 49.083 - 1.659)

Il s'agit d'une église troglodyte creusée dans la falaise en 1670. Elle est précédée du cimetière.

Le site est classé depuis le 10 décembre 1921

et l'église est inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques (4 juin 1926).

Depuis 1999, l'église était fermée au culte pour cause d'éboulements

et les baptêmes, les mariages et les obsèques des habitants du village étaient célébrés à La Roche Guyon.

Après plusieurs années de travaux, l'église a été réouverte et une messe y a été célébrée le 15 août 2006.


Relais Paroissial : à venir

L'EGLISE DE HAUTE-ISLE

Ce n'est ni la plus grande, ni la plus belle ni la plus ancienne. Mais l'église de Haute-Isle est certainement la plus originale de notre secteur. De tels sanctuaires troglodytes, entièrement creusés dans la roche, se comptent en France sur les doigts d'une seule main. Elle occupe le premier étage d'un véritable village troglodyte, avec ses habitations, cheminées, couloirs, escaliers, fours, pigeonniers et abris pour le bétail, étages sur plus de soixante-dix mètres de haut, dans la falaise de craie qui ourle la boucle de la Seine entre Vétheuil et la Roche-Guyon. Ce patrimoine exceptionnel connut une notoriété éphémère dans les années 30, puis tomba dans l'oubli, avant d'être redécouvert ces dernières années. Une petite église, sans doute très ancienne, également troglodyte, existait à mi-pente. Elle était d'un accès malaisé, sur une plateforme tellement exiguë, que le cimetière avait dû être placé sur le plateau de Chérence. L'église actuelle a été construite vers la fin du XVIIème siècle par Nicolas Dongois, seigneur d'Hautile et neveu de Boileau. Le poète de la cour de Louis XIV aimait venir à « Hautile »; il lui consacra quelques vers bien connus :

C'est un petit village, ou plutôt un hameau,
Bâti sur le penchant d'un long rang de collines,
D'où l'œil s'égare au loin dans les plaines voisines...
L'habitant ne connaît ni la chaux ni le plâtre :
Et dans le roc, qui cède et se coupe aisément ;
Chacun sait de sa main creuser son logement.


La blancheur de la craie et de vastes baies donnent à l'intérieur de l'église beaucoup de clarté. De bâti, il n'y a qu'un petit clocher qui émerge du talus herbeux.

La qualité des boiseries surprend dans ce modeste édifice. Une clôture ouvragée qui était accompagnée d'une chaire forme comme une sorte de jubé. Et il y a surtout un superbe maître-autel, apporté de Rouen dit-on, à l'époque de la Révolution. De part et d'autre de la statue centrale de la Vierge, on voit quatre grandes statues de bois : saint Louis, deux représentations de saint Martin, l'un à cheval, partageant son manteau et l'autre, dans sa tenue d'évêque de Tours. La quatrième statue plus énigmatique, d'une mise assez rustique, pour ne pas dire barbare mais tenant la « main de justice » qui indique son autorité royale. On dit que c'est Charlemagne, ce qui est bien possible. Que vient-il faire ici ? En fait, ces représentations illustres n'ont rien à voir avec le patronage de l'église, dédiée à Note-Dame-de-l'Assomption, ou de l'Ascension dit-on parfois : la statue du maître-autel ne permet pas de trancher. Avant de quitter le petit cimetière attenant à l'église, on remarque sur la droite un curieux monument, à demi caché par les buissons et qui se veut vaguement «mérovingien ».
C'est la tombe d'Edmond Gaudichard, médecin, pharmacien, radiesthésiste, archéologue et « redécouvreur » du village troglodyte dans lequel il fit d'intéressantes découvertes. Il y installa même sa résidence secondaire, dans une des vastes « boves ».. en haut d'un chemin en escalier de 284 marches... Madame Gaudichard se lassa de l'exercice et le docteur fit donc construire, près de la route une maison qui a aussi quelques velléités mérovingiennes.
L'église d'Haute-Isle vient d'être réouverte après plusieurs années de travaux réalisés dans le cadre d'un « plan rural », financé par le département (80%) et par la commune. On y a célébré la messe le 15 août dernier. Une autre tranche de réfection est prévue ; elle sera notamment consacrée aux boiseries. A l'occasion d'une célébration, venez à Haute-Isle, découvrir ou revoir cette petite église hors du commun et surtout, bien attachante.

(Article paru dans l'Echo des Vallées n°76 de janvier - février - mars 2007)

« Vivre en Val-d'Oise » n°97 & 98 donne d'intéressants articles sur le site de l'Haute-Isle