Edito





"APPELÉS..."

L’Eglise, c’est cette portion de l’humanité qui se rassemble, en ayant réalisé qu’elle était appelée, convoquée, invitée, par le Seigneur. Et qui, après avoir partagé sa présence, écouté sa parole, est envoyée au milieu des hommes, pour y être à son tour le ferment dans la pâte. Tel est le rythme de toute vie chrétienne, le rythme d’un cœur qui bat : appelés, envoyés... appelés, envoyés... La messe du dimanche d’ailleurs est construite sur ce rythme du cœur battant de l’église. Le son joyeux des cloches signale l’appel. Venus des quatre coins de l’horizon des hommes et des femmes de tous âges et de conditions diverses se rassemblent, écoutent l’évangile, partagent le pain eucharistique ; puis ils sont envoyés là où ils vivent et travaillent d’ordinaire, pour y donner des signes concrets d’espérance.

Le fait d’être appelés valorise ce que nous avons d’unique, chacun, chacune. Appelés d’abord par notre nom de baptême, mais aussi appelés à réaliser nos dons, différents selon les personnes, et déployés à travers des histoires différentes et des solidarités multiples, en veillant -et c’est affaire civique- à l’égalité des chances. Avec aussi l’appel fait à tous de veiller particulièrement sur les plus fragiles ou vulnérables, qui sont chers au cœur de Dieu. Dans la communauté chrétienne aussi, il faut faire retentir l’appel, et l’envoi qui lui correspond, pour que soient assurées les tâches fondamentales qui permettent à l’Eglise de porter son témoignage. C’est bien nécessaire pour que la communauté chrétienne assure ses fonctions au service de notre humanité en genèse. Et plus les temps sont difficiles, plus cet éveil aux responsabilités doit être important.

Notre année pastorale 2022-2023 sera placée dans tout le Secteur Pastoral du Vexin Ouest, nos vingt-huit villes et villages, sous le signe de l’appel... C’est pourquoi dès à présent, avant la pause de l’été, et pour que tous puissent y réfléchir, je signale les domaines où nous ferons appel car il y a de grands besoins : appel pour des catéchistes plus nombreuses, et des animateurs d’aumônerie, ou pour la maitrise des scouts. Appel pour la constitution plus forte de relais dans les villages. Appel pour la prise en charge du groupe Alpha. Appel pour le Service évangélique des Malades. Appel pour l’accompagnement des familles en deuil. Appel pour des servants et servantes de l’autel. Appel pour le Mouvement chrétien des retraités. Bref, c’est l’ensemble des mouvements et services qui est concerné. Le premier pas à faire est de s’engager, car les effets de repli sur soi qu’a occasionnés la pandémie n’ont pas tous disparu. Le second pas est de ne pas avoir peur, et d’arrêter de dire : je ne saurai pas faire ! Car dans tous les cas seront proposés les apprentissages nécessaires, et personne ne sera laissé seul. Cet effort pour appeler renvoie de même à la nécessité d’accueillir, si nous voulons vraiment que la communauté chrétienne soit vivante et ouverte, allant à la rencontre du monde de ce temps. L’accueil donne l’image souriante du Seigneur qui appelle. Répondre à l’appel, et servir à la mesure même de nos charismes, fait entrer dans la dynamique même de la mission, ensemble et joyeusement.


Mgr François Bousquet